Constat
A 17 ans, la part de jeunes présentant des symptômes anxio-dépressifs sévères a plus que doublé en cinq ans (9,5 % en 2022 contre 4,5 % en 2017) et près d’un sur cinq déclare avoir eu des pensées suicidaires au cours de l’année. Le suicide reste l’une des premières causes de mortalité chez les 15-35 ans. Dans le même temps, l’accès aux soins est saturé, et les hospitalisations pour gestes auto-infligés continuent d’augmenter, en particulier chez les adolescentes et jeunes femmes.
Face à cette urgence, les Conseils Locaux de Santé Mentale (CLSM) jouent un rôle central. Présents dans plus de 280 territoires, ils rassemblent élus, ARS, hôpitaux, professionnels et usagers pour agir ensemble autour d’un diagnostic partagé, d’une prévention renforcée et d’un meilleur repérage des situations à risque.
Mais, pour toucher réellement toutes les jeunesses d’un territoire, un maillon manque encore souvent à la chaîne : les acteurs jeunesse de proximité, ceux qui côtoient les jeunes au quotidien — associations, structures d’éducation populaire, animateurs, médiateurs.
Le cadre national des CLSM prévoit déjà leur participation, et certaines villes, comme Nantes ou Draguignan, en démontrent toute la force : meilleur repérage, moins de stigmatisation, plus de relais éducatifs.
Intégrer systématiquement les structures d’éducation populaire aux CLSM, c’est agir là où les jeunes vivent, dans leurs lieux de loisirs, d’engagement ou de socialisation. C’est prévenir avant de soigner, écouter avant de diagnostiquer, et bâtir une santé mentale de proximité, fondée sur la confiance, la parole et le lien humain.
A Léo Lagrange, nous en sommes convaincus : prendre soin, c’est aussi éduquer, relier et émanciper.
Propositions
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Réserver des sièges aux associations d’éducation populaire (dont le réseau Léo Lagrange présent localement) dans le comité de pilotage et les groupes thématiques .
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Créer des formations Premiers secours en santé mentale (PSSM) pour animateurs, éducateurs, professionnels et bénévoles ; objectif : repérer/orienter sans stigmatiser.
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Aller vers les jeunes et désaturer les portes d’entrée des services publics. Déployer, avec les associations partenaires, des permanences “sans rendez-vous” dans les lieux du quotidien (centres sociaux, maisons des jeunes, campus.
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Prévenir et déstigmatiser. Programmer des actions publiques (semaines de la santé mentale, ateliers parents-ados, éducation aux médias et aux réseaux, pair-aidance) inscrites au plan d’actions du CLSM.