Constat
L’entrée dans la vie adulte est un passage complexe : gérer un budget, s’alimenter sainement, faire ses démarches administratives, rechercher un emploi, s’orienter dans ses choix de formation… autant de compétences de vie qui ne s’acquièrent pas toujours dans le cadre scolaire ni de manière égale selon les familles.
Selon une enquête du Défenseur des droits (Baromètre jeunesse, 2021), près d’un jeune sur deux déclare avoir des difficultés dans ses démarches administratives, en particulier les plus précaires. L’INJEP rappelle également que les inégalités d’accès à l’information et aux droits creusent les écarts d’autonomie : un quart des 18-25 ans se dit mal préparé à gérer son budget ou ses démarches essentielles.
Ne pas maîtriser ces compétences, c’est risquer d’accumuler des dettes, de renoncer à ses droits, d’avoir une alimentation déséquilibrée ou de subir une précarité professionnelle. Ces obstacles limitent l’émancipation et fragilisent la citoyenneté.
Propositions
La Fédération Léo Lagrange propose de créer de véritables parcours d’autonomie, pour les jeunes sur les territoires, articulés avec les structures existantes (espaces jeunesse, centres sociaux, lycées, associations, missions locales, dispositifs d’insertion). Ces parcours seraient progressifs et adaptés aux réalités locales, combinant ateliers, accompagnement individualisé et mise en pratique.
Ils incluraient :
- Budget et consommation responsable : apprendre à gérer un budget, comprendre le crédit, privilégier l’économie circulaire.
- Alimentation et santé : savoir cuisiner à petit budget, comprendre le Nutriscore, cultiver un potager collectif.
- Droits et démarches : s’inscrire sur les listes électorales, accéder aux aides sociales, connaître ses droits de consommateur ou de salarié.
- Emploi et orientation : rédiger un CV, utiliser les réseaux pro, découvrir les métiers, se repérer dans l’offre de formation.
- Compétences numériques : maîtriser les outils digitaux et sécuriser ses données.
- Vie citoyenne : participation aux conseils de jeunes, sensibilisation aux droits, bénévolat local.
Les associations d’éducation populaire, comme la Fédération Léo Lagrange avec Alphaléo et l’ALLDC mais aussi l’UNHAJ, ou d’autres acteurs locaux, peuvent être pleinement associées à ces parcours. Elles garantissent à la fois l’expertise éducative, l’ancrage territorial et une approche collective de l’autonomie.