Constat
Les conflits du quotidien – disputes de voisinage, tensions dans l’espace public, incompréhensions entre familles et institutions – fragilisent la vie locale. Faute d’accompagnement, ces “petits” conflits alimentent la défiance et accentuent le sentiment d’insécurité. En 2022, 13,6 % des Français déclaraient se sentir en insécurité dans leur quartier, avec un écart marqué entre les sexes : 21 % des femmes contre 15 % des hommes (Insee, 2022).
La médiation sociale s’est imposée comme un outil de proximité efficace. L’Observatoire national recensait en 2023 755 structures actives, présentes dans les halls d’immeubles, les espaces publics ou les établissements scolaires, jouant un rôle d’interface entre habitants, institutions et forces de l’ordre (France Médiation, 2023). Pourtant, la majorité reste sous-dotée, sans financement pérenne ni statut reconnu.
Certaines initiatives montrent la voie. Depuis 2012, l’association Médiation nomade, créée par Yazid Kherfi, sillonne les quartiers populaires avec un bus transformé en lieu de dialogue. Objectif : recréer du lien, favoriser l’échange entre jeunes, habitants, élus ou policiers, et prévenir la violence par la parole. Cette démarche illustre combien la médiation “hors les murs”, souple et mobile, peut toucher des publics qui ne franchiraient jamais la porte d’une institution.
Propositions
-
Déployer des médiateur·rices de terrain dans chaque quartier, dotés d’un statut clair, d’une formation dédiée et de financements pérennes.
-
Assurer une présence régulière et visible : maraudes, permanences dans les lieux de vie, interventions “nomades” pour aller vers les habitants.
-
Travailler en tiers de confiance entre habitants, bailleurs, services publics, associations et institutions, avec une reconnaissance partagée de leur rôle.
-
S’inspirer des expériences réussies comme Médiation nomade, en favorisant des dispositifs mobiles associatifs et partenariaux, ouverts, capables de créer des espaces de parole là où il n’y en a pas.