Constat
Un enfant ne passe qu’environ 20 % de son temps éveillé à l’école. Le reste de sa vie se joue ailleurs : dans la famille, le quartier, les loisirs, le périscolaire, les vacances. Autant de temps essentiels pour grandir, apprendre, s’ouvrir — mais encore trop souvent inégalement reconnus et réduits à des “temps de garde”.
Car la ville ne se vit pas seulement dans l’espace, elle se vit aussi dans le temps : le matin avant l’école, le midi à la cantine, le soir au centre, le week-end, pendant les vacances. Les rythmes scolaires et sociaux façonnent la manière dont les enfants découvrent le monde, accèdent aux loisirs, à la culture, au sport, au repos.
La réforme des rythmes scolaires de 2013 avait ouvert un premier débat national sur l’équilibre entre temps d’apprentissage, temps libres et temps de repos. Depuis, les travaux de la Commission des 1000 premiers jours (présidée par Boris Cyrulnik) ont rappelé que l’égalité des chances se joue dès les premières années de vie : la qualité du sommeil, la disponibilité parentale, la sécurité affective et le lien social ont des effets durables sur le développement et la santé.
En 2025, la Convention citoyenne sur les temps de l’enfant est venue prolonger cette réflexion : penser les rythmes de l’enfant ne peut plus se limiter à l’école. Il s’agit de considérer l’ensemble de ses temps de vie — sommeil, pauses, trajets, activités, relations, temps libres — et de mieux les articuler à ceux des familles.
Pour y parvenir, tous les acteurs doivent être associés : enfants et jeunes, parents, enseignants, collectivités, associations d’éducation populaire, acteurs du sport, de la culture et de la santé. Ensemble, ils peuvent bâtir de véritables politiques territoriales des temps, où chaque enfant trouve le bon rythme pour grandir, apprendre et s’épanouir.
Chez Léo Lagrange, nous portons cette conviction : respecter le temps de l’enfant, c’est respecter son droit à l’enfance — un temps pour vivre, explorer, rêver et grandir à son rythme.
Propositions
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Porter une politique transversale du temps au niveau communal : désigner une élu référent chargé des temps de l’enfant et du temps libre, capable d’animer la transversalité entre éducation, jeunesse, culture, santé etc.
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Inscrire le respect des rythmes dans les PEDT : faire du Projet Éducatif de Territoire l’outil de gouvernance du temps de l’enfant, en liant école, périscolaire, petite enfance, culture, sport, santé et associations d’éducation populaire.
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Valoriser le temps libre comme temps éducatif : reconnaître le rôle des associations dans l’accès à la culture, au sport, aux loisirs collectifs et aux séjours, et soutenir leurs actions pour que le temps libre soit un temps d’émancipation pour tous.
Dans le cadre de la Convention Citoyenne des Temps de l’Enfant
découvrez la contribution déposée par la Fédération Léo Lagrange
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