Constat
Chaque été en France, les noyades sont responsables de près de 1 500 accidents dont plus de 400 décès, selon Santé publique France (Enquête Noyades 2021). Les enfants et les jeunes sont parmi les plus exposés : la noyade reste l’une des premières causes de mortalité accidentelle chez les moins de 25 ans.
Or, l’apprentissage de la natation reste profondément marqué par les inégalités sociales. D’après l’INJEP (2022), seuls 61 % des enfants d’ouvriers non qualifiés se déclarent bons nageurs, contre 86 % des enfants de cadres supérieurs. Ces écarts se traduisent par une vulnérabilité accrue, particulièrement dans les familles populaires et dans les territoires dépourvus d’équipements aquatiques accessibles.
La natation ne doit pas être considérée comme un simple loisir sportif mais bien comme une compétence de base, au même titre que lire, écrire, compter… ou savoir rouler à vélo. Elle est à la fois un enjeu de sécurité publique, de réduction des inégalités et de santé physique et mentale (activité complète, lutte contre la sédentarité, confiance en soi).
Propositions
La commune doit se donner les moyens de garantir que chaque enfant sache nager avant son entrée au collège, en mobilisant une alliance éducative élargie.
- Organiser un apprentissage systématique de la natation dès l’école primaire, avec un volume horaire suffisant, adapté et progressif.
- Mettre à disposition des bassins de proximité (piscines municipales, structures intercommunales, bassins mobiles) en lien avec les associations et services en gestion des activités périscolaires et extrascolaire pour le passage du test d’aisance aquatique à l’approche de l’été.
- Travailler en partenariat avec les associations et clubs sportifs locaux, pour prolonger l’apprentissage scolaire et proposer des stages de renforcement, notamment pendant les vacances.
- Former et recruter davantage de maîtres-nageurs pour répondre aux besoins croissants (notamment via le dispositif « savoir nager » soutenu par le ministère des Sports).
- Inclure une dimension citoyenne : sensibilisation aux risques liés à l’eau, apprentissage des premiers secours aquatiques (BSB, BNSSA), le stage de spécialisation BAFA BSB, découverte de l’environnement littoral et fluvial local.
Exemples inspirants
- Le programme national « J’apprends à nager » (Ministère des Sports, FFN, collectivités) a permis à plus de 200 000 enfants d’apprendre à nager entre 2015 et 2022, avec un fort ancrage dans les quartiers prioritaires et les zones rurales.
- Certaines communes expérimentent des piscines itinérantes installées l’été pour initier les enfants (ex. Seine-Saint-Denis).