Constat
Les jumelages entre communes européennes sont nés dans l’après-guerre, portés par une idée simple et puissante : réconcilier les peuples par la rencontre entre citoyens. Ils incarnaient une Europe de paix, de dialogue et de fraternité.
Aujourd’hui, alors que la guerre est revenue sur le continent, que montent les nationalismes et les replis identitaires, ces liens d’amitié entre territoires apparaissent plus nécessaires que jamais.
Pourtant, les jeunes en sont encore trop souvent absents, surtout ceux issus des quartiers populaires qui restent éloignés des opportunités de mobilité.
Selon l’Eurobaromètre Jeunesse (2022), près de 60 % des jeunes Européens estiment que les échanges et jumelages renforcent la compréhension mutuelle et préviennent les conflits. Mais les chiffres de l’INJEP rappellent l’ampleur des inégalités : seul un jeune de milieu populaire sur six a déjà vécu une expérience internationale, contre quatre sur dixdans les milieux favorisés.
Ces écarts sont plus qu’une statistique : ils sont un frein à la construction d’une citoyenneté européenne vivante et partagée.
C’est pourquoi ouvrir les jumelages à la jeunesse, et notamment à ceux qui en sont le plus éloignés, est un enjeu stratégique pour la cohésion sociale et la paix démocratique.
Et cet horizon dépasse les frontières européennes : sur les rives de la Méditerranée aussi, des échanges entre jeunespeuvent nourrir le dialogue interculturel, l’égalité femmes-hommes et la lutte contre les stéréotypes, dans l’esprit des programmes Euromed Jeunesse ou Mediterranean Youth Together.
Léo Lagrange estime que la paix se construit chaque jour, à hauteur de jeunes, par la rencontre, la curiosité et la solidarité.
Propositions
Créer des conseils de jeunes ambassadeurs pour associer directement les jeunes aux choix des thématiques, des partenaires et des formes d’échanges.
Ces conseils peuvent être intégrés aux Conseils de la Jeunesse existants ou aux instances de participation locales. Favoriser le lien avec des réseaux de dialogues structurés européens comme PROVOX.
Donner goût à la mobilité de manière progressive
Des départs de proximité (séjours éducatifs intercommunaux, colonies sous l’égide de Léo Lagrange, projets citoyens entre quartiers voisins) jusqu’aux mobilités européennes, pour permettre à chaque jeune, quel que soit son milieu, d’accéder progressivement à l’international.
Mobiliser les associations d’éducation populaire et les associations d’échanges internationaux
La Fédération Léo Lagrange est historiquement volontariste sur la mobilité européenne et internationale. Elle anime tout au long de l’année des projets financés par Erasmus+, l’OFAJ, etc. Elle accompagne des séjours éducatifs, et travaille avec l’ANCV pour permettre des départs en vacances en autonomie des jeunes. Ces expériences sont autant de tremplins pour donner le goût du départ et donner sens aux parcours à dimensions individuelles et collectives.