Constat
La mobilité des jeunes est trop souvent pensée à l’échelle européenne ou internationale, alors même que beaucoup ne connaissent pas leur propre pays ni les jeunesses qui l’habitent. Les données de l’INJEP montrent que seuls 14 % des 15-24 ans ont participé à une mobilité éducative organisée (Baromètre DJEPVA, 2022).
Or, les fractures territoriales persistent : d’un côté, les jeunes des métropoles, exposés à une offre culturelle dense mais marqués par les inégalités sociales et la pression urbaine ; de l’autre, les jeunes des territoires ruraux, souvent confrontés à l’isolement, au manque de transports et d’infrastructures éducatives ou de loisirs. À cela s’ajoutent les réalités des jeunes des outre-mers, confrontés à un double éloignement, géographique et social.
Organiser des échanges entre jeunes de milieux urbains et ruraux, c’est permettre à chacun de découvrir d’autres réalités sociales et territoriales, de briser les représentations et de se sentir partie prenante d’une même communauté nationale.
Propositions
La commune peut impulser un programme d’échanges nationaux de pair à pair, combinant le principe du correspondant et des séjours éducatifs, avec une priorité donnée aux échanges entre quartiers populaires et territoires ruraux.
Deux modules sont proposés :
Pairs partenaires : chaque jeune volontaire est jumelé avec un correspondant d’un autre territoire (ex. un jeune de quartier populaire urbain et un jeune de zone rurale). Ils échangent d’abord à distance avant de se rencontrer.
Séjours éducatifs de 1 à 3 semaines : hébergement « chez l’habitant » ou dans des structures collectives locales, activités éducatives, sportives et culturelles co-organisées avec les associations de jeunesse et les clubs du territoire.
Les communes et intercommunalités :
- Créer des jumelages jeunesse nationaux en miroir des jumelages internationaux, associant deux territoires (ville/rural, métropole/outre-mer).
- Financer la logistique et les déplacements via une bourse locale de mobilité, avec l’appui de l’État et des Régions.
- Mobiliser les associations, comme la Fédération Léo Lagrange, qui anime déjà des séjours éducatifs et des dispositifs de mobilité (Hubs Léo, Alphaléo, centres sociaux).