Constat
En France, près d’une famille sur quatre est monoparentale (Insee, 2023), et 34 % d’entre elles vivent sous le seuil de pauvreté. Ces familles, très majoritairement portées par des mères, sont deux fois plus exposées au chômage et au manque de temps. L’AFEV (2024) montre que 28 % des parents seuls déclarent manquer de temps pour aider aux devoirs, contre 18 % des parents en couple. Dans le même temps, dans les quartiers populaires, environ 37 % des parents déclarent ne pas parvenir à aider leurs enfants pour les devoirs ; principales raisons : peur de se tromper (51 %), difficultés en français (23 %), parcours scolaire difficile (21 %).
Derrière les chiffres, il y a des vies quotidiennes marquées par la fatigue, l’isolement et la culpabilité de ne pas pouvoir “tout assurer”. Dans une société où l’école reste un pilier de l’égalité républicaine, les familles monoparentales se retrouvent souvent seules face à un emploi du temps impossible : courir entre le travail, les devoirs, les repas, les transports…
Pour beaucoup, l’accompagnement scolaire devient une épreuve, vécue dans l’urgence et parfois dans la solitude. Ces inégalités de temps et de disponibilité ne sont pas un détail : elles fragilisent le lien parents-enfants et nourrissent des écarts de réussite qui se creusent dès la petite enfance.
Propositions
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La Fédération Léo Lagrange propose de mettre en place une offre éducative spécifique pour les “familles solo”.
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La mobilisation du dispositif service civique, la réserve citoyenne, pourrait permettre de proposer un accompagnement éducatif renforcé : aide aux devoirs, accompagnement des sorties d’école, soutien à domicile et temps de répit pour les parents.
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Encadrés par des professionnels, les jeunes en service civique deviendraient un appui précieux pour les familles, tout en vivant une expérience formatrice d’engagement et de solidarité. Ils pourraient jouer un rôle modèle et les prémisses d’un mentorat pour les plus jeunes.